©Yann EtienneAccueil de l'enfant
et de l'ado
On ne reçoit pas un enfant ou un adolescent, pour une séance de psychothérapie ou d'art-thérapie, comme on reçoit un adulte.
Personnellement, pour le premier rendez-vous, je demande la présence des deux parents pour un premier échange avec l'enfant ; ensuite, l'enfant reste seul avec moi pour le reste de sa séance, et ses parents viennent le chercher en fin de séance.
Le cadre s'adapte à l'enfant : il s'assoit sur un tabouret ou sur de grands coussins posés par terre, il peut se mettre devant une table pour dessiner ou peindre debout, il peut prendre des jouets, tourner les pages d'un livre ou se projeter dans les personnages féériques des cartes Dixit. Tout encourage la symbolisation, la verbalisation. Pour le pré-adolescent, les choses sont plus ou moins similaires - tout dépend de son degré d'autonomie.
L'adolescent qui vient consulter peut choisir son espace et, à sa convenance, s'installer sur la banquette à même le sol ou sur l'un des "fauteuils de psy". L'idée est qu'il se sente à l'aise, en confiance, pour déposer ce que bon lui semble et avancer à son rytme.
Pour quel enfant ?
Pour tout enfant à partir du CP.
Parfois, dès le CP, l'équipe l'enseignante vous alerte, vous, parent, pour suspicion de troubles du comportement ou de troubles dys. Parfois, vous êtes embarqué dans des protocoles. Parfois, vous voulez remettre du sens dans tout cela et remettre votre enfant au centre de ce fastidieux parcours.
Parfois, vous sentez de vous-même votre enfant angoissé, pas lui-même ; parfois vous le voyez se renfermer, décrocher, pencher vers la tristesse ou l'agressivité.
Quand lui proposer un suivi psychothérapeutique ?
Suivez votre instinct de parent, faites-vous confiance.
Vous, mieux que personne, connaissez votre enfant et savez s'il a en lui les ressources nécessaires pour surmonter une difficulté passagère ou s'il a besoin d'aide pour identifier et renforcer ses précieuses ressources face à un environnement extérieur (familial, scolaire, culturel, social, virtuel) exigeant.
Un autre signe qu'il est peut-être temps de lui proposer un accompagnement : vous vous sentez impuissant ou impuissante, ou pensez que la situation pourrait se bloquer ou que la communication entre vous et votre enfant pourrait se rompre.
©Yann EtiennePour quel motif ?
Aujourd'hui, les motifs de consultation de l'enfant, du pré-adolescent ou de l'(e-)adolescent sont nombreux. Sentiment de ne pas être à la hauteur, anxiété, angoisse, séquelles du Covid, phobie ou décrochage scolaire, harcèlement, dépression, trouble alimentaire, questionnement sur la sexualité et/ou le genre, comportement à risque, addiction...
Un accompagnement psychothérapeutique qui prend en compte, également, la réalité pratique de la cellule familiale et de l'environnement plus large, peut aider. C'est la fameuse notion de tiers en psychanalyse.
Un dernier mot...
Pour certains enfants, suivis par des institutions notamment, l'accompagnement psychothérapeutique peut être l'occasion de créer un lien sécurisant.
©Yann Etienne